Dans les coulisses du Festival de la Luzège

Né il y a plus de 30 ans dans un lieu inoubliable, au Roc du Gour Noir à Saint-Pantaléon-de-Lapleau, le Festival de théâtre de la Luzège a traversé 3 décennies en créant, se développant, prenant des risques, mais se remettant aussi en question pour mieux s'adapter et perdurer en s'ouvrant à d'autres lieux, d'autres créations et d'autres publics.
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Une édition 2018 prometteuse et intense
Au fil des années, le Festival de la Luzège n'a jamais perdu l'esprit du théâtre populaire, et l'aventure humaine qui va avec, partant à la rencontre de son public sur le territoire corrézien avec des programmations éclectiques et de qualité (théâtre classique ou vaudeville, lecture, chanson, conte enfant, expo…). S'annonçant comme prometteuse et intense, l'édition 2018 ne faillit pas à la règle avec du Feydeau, mais aussi Britannicus de Racine ou Gretel et Hansel des frères Grimm.
Six jours avant l'ouverture du festival, je n'ai pas laissé passer l'occasion d'assister à la seconde répétition en plein-air, sur la place d'Aubazine qui sera aussi le lieu de la "première" le 24 juillet. Les deux pièces courtes de Feydeau sont donc au programme et vont être le fil rouge du Festival de la Luzège avec 14 représentations dans presque autant de communes !
Une troupe jeune issue d'une belle rencontre
Ils s'appellent Fabrice, Coralie, Marin, Romane, Clémentine, Emmanuel, Maxime et sont jeunes comédiens professionnels venus des 6 coins de l'hexagone. Ils se sont rencontrés il y quelques années lors d'une formation à Lyon, ville de théâtre par excellence, et se sont quittés pour mieux se retrouver ensuite et ce le plus souvent possible, notamment pour jouer au Festival de la Luzège.
Fabrice, le metteur en scène parisien, a fait ses gammes au prestigieux cours Florent et retrouve la Luzège pour diriger les deux Feydeau. Romane "la corrézienne", comédienne mais aussi assistante metteur en scène, prouve que la valeur n'attend pas le nombre des années en suivant la voie tracée par ses parents.
Un metteur en scène comme dans un fauteuil…
Tranquillement assis dans une sorte de vieux fauteuil de coiffeur, Fabrice connaît parfaitement les deux Feydeau et module le jeu de ses acteurs au plus près du texte. Déjà expérimenté et sans jamais se départir d'un calme olympien, il observe ses comédiens et les écoute déclamer en réagissant aussi souvent que nécessaire, les guidant précisément à la recherche de la bonne intonation, de la bonne expression, du bon rythme ou du bon effet.
Le travail ne manque pas car, après trois semaines en intérieur, chacun a besoin de prendre ses marques sur cette scène en plein air qui modifie considérablement l'approche artistique. Enthousiasme, bonne humeur et professionnalisme font également partie de la distribution avec une troupe qui s'amuse sérieusement pour trouver sa cohésion.
Un patrimoine au service du théâtre
La scène circulaire se veut minimaliste pour mieux mettre en valeur le décor exceptionnel des lieux, avec les murs de l'abbaye d'Aubazine d'un côté et le fronton de l'austère et imposante église abbatiale de l'autre. Tels des traits d'union, les spectateurs entoureront donc la scène pour savourer et écouter, religieusement bien sûr, l'univers finalement très actuel de ces deux pièces de Feydeau…
On peut d'ailleurs réellement s'amuser de l'opposition entre la sobriété et la rigueur toute cistercienne de l'endroit et le caractère débridé de ces authentiques comédies de mœurs…
Dois-je vous dire que je suis revenu enthousiaste et convaincu de ma visite aubazinoise ? Persuadé que tous les ingrédients du succès sont présents pour l'édition 2018 du Festival de la Luzège, il me tarde vraiment d'y être et j'ai déjà réservé mes places. Il ne manque plus que vous je crois ?