Une promenade en gabare sur la Dordogne ?

Revivez la formidable épopée des gabariers !
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Longtemps, la Dordogne fut le théâtre d'une fabuleuse aventure : celle des gabariers de la Haute-Dordogne, bûcherons, pêcheurs qui descendaient les gorges de la Dordogne, puis la vallée vers l'Aquitaine, le bois nécessaire à la tonnellerie bordelaise... Promenez-vous en gabare et remontez le temps sur les traces de ces intrépides navigateurs.

C'est parti !

La batellerie en Corrèze

Naviguer sur la Dordogne

Aujourd’hui classée réserve mondiale de biosphère par l’UNESCO, la rivière Dordogne fut autrefois une voie commerciale importante. Elle était en effet le trait d'union majeur entre l'Auvergne, la Haute-Dordogne et l'Aquitaine, qu'il fallait approvisionner en bois destiné aux vignobles. Les gabares, longues barques à fond plat, assuraient ce trafic depuis Spontour-Argentat jusqu'à Libourne, voire Bordeaux. La navigation n'était possible que par hautes eaux, soit au printemps et à l'automne aux périodes de crues. 

La Dordogne à Argentat

Le chargement était constitué de bois servant à la tonnellerie ou à la charpenterie maritime, complété de fromages d'Auvergne, de châtaignes, de peaux de tanneries de Bort-les-Orgues et, à partir de 1770, de charbon des mines d'Argentat.

A l'optimum du trafic, vers 1860, le commerce nécessitait la construction de près de 400 gabares par an (souvent à Spontour) qui transportaient 3 400 tonnes de frêt. Les gabares ne faisaient qu'un seul voyage, celui de la descente. Elles partaient en convoi et mettaient 5 à 8 jours selon le débit de la Dordogne et les conditions météo. A leur arrivée, les bateaux étaient démontés et vendus comme bois de chauffage. Les équipages remontaient à pied jusqu'en Corrèze ou, plus tard, par le train. Au retour, sel, épices, café, poissons séchés et vins faisaient partie du voyage. 

Toute l'économie de la région reposait sur cette activité fluviale.

Gabares, courpets, argentats etc.

Les gabares pouvaient transporter 10 à 20 tonnes de marchandises, il en existait plusieurs types selon leur longueur : le gabarot (8 mètres), le courpet qui est le plus répandu (13 à 14 mètres), le coujadour (16 à 18 mètres) et la nau (jusqu'à 20 mètres). Avec du bois d'aulne, de tremble, de hêtre ou de bouleau, tous ces bateaux étaient construits sur le même modèle : les planches faisaient toute la longueur de l'embarcation, les bords étaient verticaux et le fond plat était relevé aux deux extrémités pointues.

Les embarcations étaient équipées d'un gouvernail, de deux rames, d'une longue perche (gaffe) pour éloigner le bateau des rochers et d'un récipient pour écoper l'eau. L'équipage était composé de 5 personnes : le capitaine à l'arrière pour manier le gouvernail, 2 rameurs à l'avant, un équipier pour écoper et un autre pour tenir la perche.

Le saviez-vous ? 
Les gabares étaient aussi appelées "argentats" parce qu'on en construisait beaucoup à Argentat, qui était de loin le principal port de chargement et de départ vers l'Aquitaine.

De gabares en aventures 

Figures emblématiques et légendaires de la Corrèze, les gabariers de la Dordogne ont marqué l'histoire de la vallée et ses habitants. La vie étonnante de ces aventuriers des siècles passés vaut la peine d'être contée.

C'était le temps des gabariers

Naviguer, c'est vivre dangereusement. Tout au long de l'histoire, la rivière n'a cessé de prendre la vie de nombreux bateliers, des hommes vigoureux qui enduraient tantôt le froid, la chaleur et les immersions prolongées. 

Courants et contre-courants, tourbillons, rapides, rochers, piliers de ponts, passages étroits étaient autant d'obstacles à franchir. Quand le danger se précisait, les gabariers rentraient les rames au signal du capitaine et se mettaient à genoux. 

Afin de se donner du courage pour affronter la Dordogne et ses passages difficiles, l'équipage entonnait cet air de l'accordéoniste Altero Betti, écrit en l'honneur de son gendre gabarier :  

Marius, petit gabarier clandestin de la Dordogne

Un nouveau livre sur les gabariers de la Haute Dordogne à paraître prochainement ! 

Marius, petit gabarier clandestin de la Dordogne est une épopée incroyable vue par les yeux d'un enfant de 8 ans.

Un roman de Philippe Marchegay, illustré de dessins originaux de Tanguy Crovisier.

La légende du Coulobre ou le dragon de la Dordogne

De tout temps, les gens de la Dordogne ont vécu avec des croyances et des superstitions pour combattre leur peur de cette rivière dont on disait que sa vitesse, lorsqu'elle était marchande, était celle d'un cheval au grand galop.

Parmi elles, il en est une effrayante datant du Moyen Age, celle de la légende du Coulobre, un reptile monstrueux ailé (en occitan, "coulobre" signifie "serpent") qui pouvait aussi bien vivre sur terre, sur l'eau et voler.

On raconte que la bête était si grande que lorsque sa tête buvait l'eau de la rivière, sa queue était en haut de la falaise. Elle se servait alors d'elle pour enlever les habitants, les bateliers, les emportant au fond de l'eau pour les dévorer...

La légende perdure encore chaque année le 1er week-end de juillet à Argentat avec Tous sur le pont, une des fêtes de village déjantées que l'on compte en Corrèze.

Une journée où on célèbre le Coulobre, où les gabariers ont été remplacés par de valeureux équipages de radeaux, où on mange sur le Pont pour tenter d'apercevoir le Loch Ness corrézien. Une journée où on s'amuse, on chante et on vit ! 

Et aujourd'hui ? 

Les temps ont changé. L'arrivée du chemin de fer et les premiers aménagements routiers furent fatals à la navigation au début du XXème siècle. Aujourd'hui, des gabares reconstituées avec des moyens modernes de sécurité et de confort fendent à nouveau les flots de la Dordogne assagie par les barrages et permettent de redécouvrir ses gorges. 

Au-delà d'une promenade touristique, c'est aussi le partage de la richesse de tout un département et d'une histoire qui est proposé. 

Spontour

Ce fut le haut lieu et point de départ de la batellellerie de la Haute-Dordogne, principal centre de construction des gabares.

Départ : à Spontour, sur la commune de Soursac, de mai à septembre (1h30).
Possibilité de balades personnalisées.

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Argentat-sur-Dordogne 

Un des grands ports de commerce de chargement des gabares de la Haute-Vallée.

Départ : à Grafeuille, sur la commune d'Hautefage, près du château de Gibanel, non loin des quais d'Argentat-sur-Dordogne, d'avril à octobre (1h30).
Au choix : balade nature ou théâtrale !

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Beaulieu-sur-Dordogne

Un autre port d'étape des gabares lors de la descente vers Libourne.

Départ : à la Chapelle des Pénitents, sur la commune de Beaulieu-sur-Dordogne, de mai à octobre (1h15). En juillet et août, des balades contes et légendes avec apéritif sont proposées les lundis et mardis.

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Un petit avant-goût...


Vous êtes plusieurs ? On a tout prévu ! Pour les groupes (à partir de 20 personnes), Corrèze Tourisme vous propose d'agrémenter votre balade de visites, découvertes de châteaux, sites naturels et incontournables etc. N'hésitez pas à solliciter notre service groupes. 

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