Tulle, "la ville aux sept collines"
Préfecture de la Corrèze, Tulle reste le centre administratif du département, malgré un nombre d'habitants moins important que Brive-la-Gaillarde. La capitale corrézienne, chargée d'histoire, présente un patrimoine remarquable, et un savoir-faire d'exception.
Il faut remonter à l'Antiquité pour retrouver les origines de Tulle. D'abord, une ville fortifiée est construite sur le Puy Saint-Clair, avant que les gallo-romains n'érigent un temple à la gloire de Tutela, divinité protectrice du foyer, qui donnera son nom à la cité. Tulle continuera de s'étendre par la suite, profitant du développement économique et démographique de la cité, avant de devenir la Préfecture de la Corrèze juste après la Révolution.
Une ville martyr
En raison des vallons, des bois et de la faible densité démographique, la Corrèze devient rapidement un territoire de Résistants au cours de la Seconde Guerre mondiale. Suite au débarquement sur les plages de Normandie, une offensive est lancée les 7 et 8 juin, et la ville est reprise aux forces allemandes et du régime de Vichy par des Francs-Tireurs Partisans.
Cependant, la 2e division SS Das Reich, également responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane, décide d'engager des représailles, et ce ne sont pas moins de 99 hommes qui finiront pendus dans la cour de la Manufacture d'armes de Tulle, tandis que 149 autres seront déportés. Depuis cet événement, Tulle est considérée comme une ville martyr, et un mémorial en l'honneur de ces résistants a été érigé à Vitrac-sur-Montane.
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Tulle, quartier général du savoir-faire
Tulle reste l'une des villes corréziennes les plus reconnues en termes de savoir-faire. Les passionnés de musique ne sont pas en reste, grâce à un instrument qui fait rayonner la ville à l'échelle nationale : l'accordéon. Fondée par les frères Maugein en 1919, la manufacture reste la seule en France où les accordéons sont fabriqués de façon industrielle. Un instrument qui connaîtra un succès international, et qui est d'ailleurs célébré tous les ans à l'occasion du Festival des Nuits de Nacre.
Outre la musique, Tulle était également l'un des lieux forts de l'industrie de l'armement. La ville devient même la manufacture royale en 1777, et son apogée se situe dans l'entre-deux Guerres, période durant laquelle pas moins de 4700 ouvriers étaient employés, faisant de la manufacture l'un des plus gros employeurs du Limousin. Désormais fermée, et ce depuis la fin de la guerre froide, elle a tout de même permis de conserver environ 4000 pièces.
Et enfin, que serait Tulle sans sa dentelle ! Le Poinct de Tulle, popularisé au XVIIe siècle, reste aujourd'hui un incontournable ; et ce malgré la perte de vitesse de la dentelle à la main liée à la mécanisation.
Sans oublier, évidemment, les marchés colorés et nombreux restaurants de la ville qui en font un lieu gourmand, où les produits du terroir et les spécialités corréziennes sont mises à l'honneur.
Un patrimoine exceptionnel
Tulle dispose d'un patrimoine architectural remarquable, à commencer par sa Cathédrale et son Cloître. Du haut de ses 75 mètres, le clocher de cette cathédrale est le plus haut du Limousin. Il a d'ailleurs abrité un poste de télécommunication de la Résistance. De son côté, le cloître, ancien lieu de vie des moines bénédictins, présente de sublimes arcades.
Evidemment, impossible d'évoquer Tulle sans parler de son Théâtre, l'Empreinte. Construit en 1899, ce dernier présente une architecture unique, en raison notamment de ses médaillons de plâtre et de sa façade incrustée d'émaux. Ce théâtre rayonne aujourd'hui à l'échelle nationale, avec une programmation des plus prestigieuses.
Et bien évidemment, le Coin des Clampes, du mot occitant "Clampar" qui signifie "bavarder". Une statue en représente deux, dans le quartier du Trech, bavardant à souhait au cœur de la ville des potins du voisinage. Un lieu qui représente un symbole fort de la ville.